Exemples d'organisation en temps de crise
Constats
La crise sanitaire a fait prendre conscience à bon nombre de Communes qu’elles ne disposaient pas d’un état des lieux suffisamment précis des personnes fragilisées et isolées. Certaines s’en sont rendu compte au moment de réfléchir à la mise en place des actions ; d’autres, grâce au voisinage signalant des personnes dans le besoin qui ne pouvaient se manifester elles-mêmes ; d’autres encore, quand elles ont instauré des points de contact permettant aux personnes de se manifester, de façon individuelle/personnelle ou collective/anonyme (concernant les besoins, les manques de services etc.).
Cette période a donné l’occasion de créer des réseaux, tant professionnels que de voisinage ainsi que des voies de soutien durables ou à tout le moins ré-activables.
Réinventer et coopérer
Parmi les enseignements en temps de crise, une attention aux services existants de proximité mais empêchés a été utile. Ainsi, une bonne connaissance des associations de terrain aura permis une meilleure dissémination de l’information sur le territoire et une vision des services complémentaires à mettre en place. De plus, les associations dont les services étaient à l’arrêt ont pu participer malgré tout.
On constate une entraide professionnelle tant inter-communale, parfois déjà existante, qu’inter-sectorielle.
La situation de crise nous a montré avant tout que les Communes ont dû faire preuve de souplesse, recourir à des compromis dans l’urgence, réinventer pour les rendre fonctionnels, des moyens qui semblent idéals mais impossibles à mettre en place dans l’urgence : comme l’organisation d’un compte bancaire pour gérer l’aide aux courses.
Réinventer et coopérer sont deux mots-clés pour toute une série de services – on peut le voir avec l’organisation des numéros d’appel d’urgence sociale, qui ont pris des formes diverses et ont mobilisé différents types d’acteurs.
Cadre garant
Au niveau institutionnel il a fallu organiser ces alliances de solidarité au-delà de l’implication des personnes elles-mêmes, rester le cadre garant des échanges se faisant dans la solidarité parfois non organisée et donc gérer l’accompagnement des personnes en contact direct : bénévoles, jeunes, travailleurs, …
Rester cadre aussi des informations récoltées, transitant, échangées. Notons la mise en place, à destination des écoutants téléphoniques, d’un canevas de contenus à transmettre aux bénéficiaires dont le rappel des limites de l’appel et des détails concernant la conservation des données personnelles. Ce qui implique au niveau technique une cohérence à respecter, c’est-à-dire de concevoir une base de données ordonnée et d’en déterminer les accès : qui peut consulter ? A quelles fins ?
Et, en amont d’une crise : sous quelles conditions un pouvoir communal peut-il disposer d’un recensement des données personnelles (numéro de téléphone, adresses, e-mail, composition de ménage) qu’il puisse activer en temps de crise ? Si cette question est délicate, c’est à cause des dérives et des risques de récupération de ces données à d’autres fins.
Covid
Concernant cette crise en particulier : on aura constaté un éloignement du monde médical.
D’un côté, les aînés ne pouvaient plus se rendre chez le médecin aussi facilement et des rendez-vous médicaux étaient reportés, et de l’autre, les interlocuteurs des Communes ont relevé une peur chez les aînés de rester bloqués dans un hôpital, de recevoir un diagnostic de Covid, et de façon générale, une peur de parler de son état de santé.