Synergies et mobilisations entre les différents acteurs sur le territoire communal
La coopération des acteurs communaux, intercommunaux et de divers secteurs associatifs a permis d’élargir le rayon d’action des Communes, tant en termes géographiques que thématiques.
Les acteurs ici sont autant des institutions que des individus (voir aussi Solidarité/Voisinage).
Des synergies avec les différents intervenants du tissu local
Plusieurs Communes ont élaboré différentes actions en coordination avec le tissu associatif et institutionnel local. Cette collaboration s’est notamment manifestée à travers l’aide à la distribution des colis alimentaires et des courses, le maintien d’un lien social avec les personnes âgées et diverses actions spécifiques. Une Commune témoigne, par exemple, avoir réalisé une concertation virtuelle avec les différents acteurs de première ligne (CPAS, Croix-Rouge, ONE, AMO, …) pour identifier dans un premier temps les services à l’arrêt ou au ralenti – ce qui a permis de mieux cibler les services à renforcer ou réinventer ponctuellement sur son territoire.
Mobilisation autour de la question alimentaire
Par exemple, suite à la fermeture des restos du cœur, une collaboration a été développée entre le CPAS, les forces vives du Restos du cœur, l’AMO, la Régie des Couteliers et la Maison Croix-Rouge, ainsi que le service des travaux de la Commune.
Dans cette autre Commune, qui avait constaté une augmentation de la demande de colis, le CPAS a également fait appel aux partenaires : Asbl Vivres, Distri-denrées, Restos du cœur, pour pouvoir satisfaire toutes les familles. Ailleurs, ce sont les professionnels de la Maison des jeunes et des bénévoles qui ont pris en charge les demandes de courses, la Commune se chargeant d’organiser les rencontres entre eux et les personnes du village avec pour objectif de créer des liens durables en mettant en contact des personnes des mêmes localités/quartiers.
D’autres collaborations inattendues ont pu voir le jour notamment avec les magasins de certaines Communes : facilitation du passage en caisse et acceptation de monnaie malgré la situation, coopération pour la réception des appels et l’organisation des courses,… .
Mobilisation pour la diffusion d’informations
D’autres coopérations ont vu le jour pour mener à bien les campagnes d’information : par exemple le Groupe d’Action Local (GAL) avec la participation des trois Communes de son territoire d’action a édité un guide reprenant tous les services dont les aînés pourraient avoir besoin. La distribution de quelques 800 guides dans les villages s’est faite en collaboration avec les jeunes du projet Été Solidaire. Ceux-ci ont été encadrés par les travailleurs du projet Eté solidaire, l’assistante sociale d’un des CPAS et une psychologue du GAL.
Maintien du lien social
Ailleurs, des actions sont nées pour favoriser les rencontres, maintenir le lien et rester disponible. Il s’agissait parfois de poursuivre des actions déjà existantes mises en place par le PCS comme les rencontres entre les élèves d’une école de devoirs et les résidents d’une maison de repos.
Les acteurs de proximité, qui connaissent les aînés, ont été mobilisés pour faire des visites de soutien, entretenir des liens parfois déjà établis.
Actions ciblées
Des collaborations se sont développées notamment autour des activités ponctuellement mises en place, comme la confection de carte de vœux ou des masques.
Par exemple, un PCS a travaillé avec des écoles et des citoyens bénévoles sur un projet de cartes solidaires, qui ont été envoyées aux maisons de repos, aux aînés de plus de 65 ans, ainsi qu’aux résidents de deux Centres d’hébergement pour personnes handicapées.
La même initiative a été réalisée par une autre Commune, en collaboration avec le Centre culturel, le CPAS, une Asbl, l’AMO locale et l’Office du tourisme ; dans ce projet, la carte a été envoyée à tous les citoyens de l’entité, avec un dispositif particulier pour recueillir leur parole et leur état d’esprit : deux rubans étaient disposés dans chaque carte, sur le ruban blanc, la personne pouvait indiquer un souhait pour l’année à venir ; sur le rouge, elle pouvait indiquer un souci rencontré en 2020. Les rubans pouvaient ensuite être accrochés sur le sapin de Noël du village. Ils ont été ensuite récoltés par la Commune.
En plus des associations ciblant les services de première nécessité, les Communes ont également cité des associations qui sont en contact avec les aînés par le biais d’actions ponctuelles ou régulières (bien-être, santé sur le long terme, récréatif, apprentissages divers) qui, pour certaines, ont tenté de garder un contact avec leur public en imaginant d’autres formes à leur action – notamment par le biais de vidéos en direct ou en différé.
La fabrication des masques
Dans une Commune, deux projets de fabrication de masques ont mobilisé différents acteurs locaux que ce soit pour la fabrication ou la distribution. Collaboration avec des acteurs hors du territoire, mobilisation des citoyens et d’associations de secteurs différents : personnes pensionnées, services communaux, acteurs des mouvements d’Education Permanente, acteurs du secteur de la Jeunesse,… . Un beau travail de coordination s’est mis en place tant pour la répartition du travail entre les découpeuses et couturières, ce qui a permis un grand gain de temps, que pour faire réparer les machines à coudre, trouver le matériel malgré la fermeture des magasins, etc. Ce fut, selon la Commune, un beau projet collectif, sympathique et convivial. Les deux maisons de repos ont été livrées en premier lieu puis chaque village l’un après l’autre. Une équipe a également confectionné, pour les maisons de repos, des visières en impression 3D.
Bénévoles/Volontaires
Les Communes ont aussi fait appel aux bénévoles, que ce soit en direct, par l’inscription sur une plateforme dédiée «Give a day», recrutés par le PCS, accompagnés par les membres du CCCA, ou des travailleurs à l’arrêt.
Ceci a demandé de l’organisation: si les services communaux bénéficient de l’aide des bénévoles, elle doit rester garante du cadre des échanges entre les bénévoles quels qu’ils soient et les personnes concernées. Deux moments sont donc à identifier: le recrutement (annonces en ligne, réseaux sociaux numériques, bulletins communaux, toutes-boîtes, bouche à oreille…) et l’encadrement.
Ce sont donc un ensemble d’acteurs divers qui ont collaboré
– Services communaux PCS, CPAS, Service à la population, EPN, taxi social, Maison citoyenne, Maison de quartier, accueil temps libre …
– Services à l’enfance / jeunesse : Aide à la Jeunesse, écoles, Maisons de Jeunes …
– Acteurs sociaux et de santé : médecins, hôpitaux, pharmaciens, mutuelles, Croix-Rouge, psychologues,…
– Services d’aide alimentaire (Restos du cœur, Distri-denrées)
– Services d’aide à domicile: infirmières, aides familiales et aides ménagères
– Associations d’éducation permanente
– Commerçants locaux
– Bénévoles et volontaires, groupements de citoyens, …
– Secteur culturel: Centres Culturels, artistes indépendants, lieux de culte, …
– MR/MRS
– CCCA
– Certains Présidents de CPAS et Echevins des aînés.
Les profils et implications des personnes participantes sont différents.
Chacun a mis à disposition :
– des ressources d’expérience;
– des ressources matérielles et logistiques;
– des ressources en termes de disponibilité.
Le paysage des services et acteurs ayant participé aux différents projets nous permet de prendre la mesure de l’importance d’une bonne connaissance du terreau institutionnel local.
Le cas échéant, cette connaissance a pu être mise à profit pour activer des services à mettre en place et pour mobiliser du personnel d’autres associations.
Quand ce n’était pas le cas, cette prise de connaissance s’est faite dans l’action; des rencontres et des alliances ont eu lieu sans qu’elles aient été réfléchies à l’avance, et pour certains laissant la porte à des projets de future collaboration.
Pour des Communes étendues et plus rurales ou de plus petite taille, possédant moins d’actions associatives sur le terrain, on a observé des collaborations avec des associations de communes voisines. A certains endroits, on a constaté ce manque de réseautage au niveau du secteur associatif.
De même pour la connaissance de la population
La nécessité de contacter en urgence la population pour proposer des services a pu être structurellement abordée et comprise de différentes façons. Certaines Communes ont pu bénéficier de la connaissance de terrain d’associations existantes. D’autres ont mis à profit la collaboration du voisinage et ont eu un retour positif de l’existence de solidarités dans certaines zones.
Des alliances inattendues ont parfois eu lieu avec des commerçants afin de faciliter l’organisation en urgence de certains services.